le palais, illustration

Il y a longtemps ici se tenait un palais que nous pensions durer à jamais.

C’était un palais immense, fait d’escaliers ne menant nulle part et de couloirs n’ayant jamais de fin. L’écho de nos murmures pouvait y porter jusqu’à la plus haute tour, jusqu’au plus profond des souterrains, avant de revenir jusqu’à nous. Je ne saurai vous dire pourquoi nous en sommes partis.

Des traces de notre passage sont encore visibles dans quelques étrangetés, quelques anomalies. Caché entre les plantes sauvages, le citronnier du jardin continue à croître tranquillement. Certains de nos compagnons domestiques sont restés veiller sur ce lieu bien que ses murs, ses colonnes et ses arches s’affaissent et s’effondrent.

Bientôt plus personne ne connaîtra l’emplacement de ces ruines, on en oubliera même l’existence. Des comptines racontées aux enfants en seront les seuls vestiges. D’autres hommes arriveront de loin et découvriront cet endroit. Devant cette forêt qu’ils penseront vierge, ils dessineront des plans. Ils creuseront la terre et déracineront les arbres. Ils feront venir des mers des blocs de pierre et recouvriront les restes de ce palais et de ceux bâtis avant lui.